Management : la tension juste

Sous bien des aspects, le management est l’art de la tension juste, un art très subtil exigeant du manager de grandes qualités humaines.

À quoi fait référence la tension juste ? À cet « espace » idéal entre une tension excessive qui use, casse, décourage, ce que beaucoup de personnes vivent malheureusement au quotidien, et une tension insuffisante qui ramollit, déconnecte, rompt le lien. On peut faire le parallèle entre les deux extrêmes que sont le burn-out et le bore-out. Tirer trop ou pas assez sur la corde nous met en déséquilibre. Un équilibre est donc à trouver pour être à la fois engagé et détendu, pour tirer vers le haut, mobiliser l’énergie de l’équipe tout en parvenant à maintenir un niveau élevé d’enthousiasme et de confiance. On comprend dès lors pourquoi des qualités avant tout humaines sont requises dans cet exercice essentiellement empirique.

Pourquoi le management est-il l’art de la tension juste ? Parce que le manager doit se montrer capable de gérer concomitamment tous les niveaux de tension, en provenance de sa hiérarchie, des actionnaires, des collaborateurs, des clients, des fournisseurs et plus largement de toutes les parties prenantes.

Comment réussir ce tour d’équilibriste ? En s’exerçant soi-même à absorber les chocs sans être impacté. A ce sujet, prenons l’exemple du « bras aïkido » dont la courbure, à l’image d’un arc, permet d’accueillir ce qui se présente et de s’y adapter avec souplesse et fermeté.

Voici trois pistes pour s’entraîner à la tension juste :

1. Lorsque la tension monte et devient excessive, respirer profondément, de façon consciente et évacuer le « stress négatif » dans l’expiration. Peu à peu, le rythme cardiaque revient à la normale, le corps se détend et on se recentre émotionnellement. La respiration contribue à dissiper ce qui affecte notre jugement, à retrouver son objectivité et à revenir à l’essentiel.

2. Apprendre à s’engager à fond tout en acceptant de perdre. C’est une erreur de vouloir à tout prix gagner sans être prêt à perdre, l’un ne peut être dissocié de l’autre. Et les chances de réussite augmentent au fur et à mesure que disparaît la peur de l’échec. Faire passer ce message aux équipes les libèrera d’un poids parfois trop pesant et les responsabilisera.

3. Voir le positif en toute chose tout en ayant conscience que le négatif existe aussi. Nous sommes tous faits de l’un et de l’autre et nous devons l’accepter pour pouvoir également l’accepter au sein de notre environnement. Cette forme de lucidité évite les crispations inutiles et l’instabilité émotionnelle qui les accompagne.

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