Avant de découvrir l’Aïkido dans les années 90, j’ai pratiqué depuis l’enfance et pendant de nombreuses années le judo, dans un certain état d’esprit dont mes instructeurs étaient les garants et dont j’ai toujours apprécié la force et la cohérence.
Dans les dojos où l’on pratique cet art martial, on peut généralement voir accrochées au mur les 8 règles de comportement (ici rappelées par la Fédération Française de Judo) qui doivent diriger la pratique à la fois pour des questions de sécurité et de savoir-être. Ces règles que l’on enseigne dès le plus jeune âge vont bien au-delà de la pratique sportive, elles sont un véritable art de vie et un code moral qui guide notre conduite à l’intérieur comme à l’extérieur du dojo. Et elles changent tout.
Ces règles s’appliquent à tout le monde et n’ont pas vocation à imposer une forme quelconque d’autoritarisme, mais elles supposent de savoir respecter l’autorité sans laquelle c’est le chaos. Elles nous incitent à l’introspection, elles sont structurantes et fédératrices et ne pas les respecter, c’est s’exclure soi-même de la discipline pratiquée et du collectif. Il ne viendrait à l’idée de personne de les négocier si le dojo et l’instructeur s’inscrivent dans cette ligne de conduite comme cela devrait toujours être le cas.
C’est précisément cette ligne de conduite qui m’encourage depuis bientôt vingt ans et pendant encore longtemps je l’espère à partager l’esprit du dojo au-delà des dojos traditionnels car la société toute entière est en soi un immense dojo (le terme désigne, en japonais, le « lieu de la voie »).