Entre tenir bon et lâcher prise…

« L’art de vivre consiste en un subtil mélange entre lâcher prise et tenir bon. »

Cette phrase d’Henry Lewis est une parfaite illustration du concept d’équilibre. Et ce mélange si subtil en effet… Alors, si nous commencions par tenir bon !

Savoir tenir bon…

La période actuelle, avec son lot d’inédit, met nos nerfs à rude épreuve. En nous privant de visibilité. En bousculant durablement nos habitudes et parfois nos projets de vie. Elle s’inscrit dans les vicissitudes de l’existence.

Combien d’occasions offertes dans une vie pour tester notre force de caractère et la solidité de nos valeurs ? Notre courage, notre patience, notre motivation face aux épreuves ? Pour tester, aussi, notre capacité d’empathie ? Il importe en effet de tenir bon. De continuer à nous tenir droit. Et notamment à chaque fois que se joue quelque chose d’important. Pour soi. Pour notre entourage. Pour notre entreprise.

Tenir bon est une épreuve de vérité.
Si notre « statue intérieure » (notre éthique, notre courage, notre sens de la justice, notre humanité…) vacille, c’est une part du monde qui vacille !

Pour cela, nous devons être attentifs. Attentifs à nous-mêmes d’abord. A notre santé physique et psychique. A la manière d’accueillir nos émotions. A l’estime que nous nous portons (et qui nous construit dans la vie). A la confiance que nous avons en notre capacité à gérer les situations, quelles qu’elles soient.

Nous devons également être attentifs dans le choix de nos engagements. Tenir bon dans un combat vain n’a guère de sens et nous enlise. C’est usant, sans espoir. Donc autant en changer pour s’atteler à de l’utile. Faire le tri dans la manière d’employer notre énergie, c’est aussi une question d’hygiène de vie !

Dans cet esprit, ce que disent, décident ou font les autres ne devrait pas être ce qui détermine nos choix fondamentaux. En effet, c’est au plus profond de nous que se niche notre vérité propre. Là où nous ne fréquentons plus que nous-même. Là où nous sommes confrontés aux vraies questions de la vie, qui s’abordent sans artifice ni complaisance.

Il est préjudiciable de se conformer à la pensée générale sous prétexte qu’elle est soutenue par le plus grand nombre. Le nombre n’a rien à voir avec la qualité ni avec la vérité. C’est même souvent l’inverse ! Il ne faut jamais craindre d’être différent, voire seul, si l’on se sent dans le vrai. De rester positif, combatif même lorsque le monde désespère. Les petits renoncements successifs manquent de panache, entament la confiance et contaminent invariablement les esprits fragilisés. La vigilance est donc de mise, tenons bon.

La vie nous donne ainsi de nombreuses occasions de défendre nos plus belles convictions, ayons l’audace de les saisir et de laisser une empreinte positive !

Et lâcher prise…

Lâcher prise est un acte de confiance qui s’impose parfois. Notamment pour nous libérer de nos blocages et de nos résistances internes. Au lieu de nous raidir, nous décidons alors d’accepter ce qui s’impose à nous. De le prendre comme tel. De composer avec. De laisser filer la tension.

Il arrive que nous soyons aveuglés au point de lutter inutilement contre certaines évidences. Le bon sens ou la prise de hauteur nous imposeraient pourtant de ne pas nous acharner, mais non, c’est plus fort que nous ! C’est ce qui se produit lorsque nous ne discernons plus ce qui est juste ou non. Lorsque nous ne voyons plus que notre intérêt limité ou à court terme. Ou lorsque nos frustrations répétées appellent compensation, réparation, dans un cycle sans fin. Il faut parfois se rendre à l’évidence et accepter de changer de regard.

Qui n’a jamais eu le sentiment de s’enliser dans des situations inextricables, ne sachant même plus comment il ou elle en est arrivé(e) là ? De ne plus réussir à voir de solutions alternatives, à la violence par exemple ? Souvent à force de réfléchir de la même manière au même problème. Donc avec les mêmes blocages… Ces situations déplaisantes nous imposent alors de penser autrement. Voire d’arrêter un instant de penser, pour que de nouvelles possibilités puissent surgir.

Lorsque nous doutons entre tenir bon et lâcher prise, posons-nous la question de savoir ce qui nous libère ou nous enferme. Ce qui nous élève, nous inspire. Ou au contraire, nous tire vers le bas. Nous affaiblit. Crée du conflit… Comme on le voit tant actuellement dans la gestion chaotique de la crise du Covid et la communication délétère qui l’entoure, bourrée d’egos !

Il n’y a aucun orgueil à tirer de la lutte pour de mauvaises causes. C’est faire preuve de courage que de savoir renoncer lorsque de funestes pratiques sont à l’œuvre. Contribuer à de mauvaises causes leur donne de la consistance, quand il est alors préférable de s’en éloigner, tout simplement. Lâcher prise peut ainsi traduire notre capacité de discernement. Entre ce qui vaut la peine et ce qui est stérile, voire dangereux. 

Beaucoup de situations du vécu nous placent face à des choix qui peuvent paraître difficiles. C’est en apprenant de l’expérience et en écoutant nos ressentis que l’on mesurera les enjeux réels. Discernera le vrai du faux, le juste du non-juste. Les réponses sont généralement à notre portée si nous sommes ouverts à les accueillir. 

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