Les dangers de la tolérance

Il y a des mots qu’on vide de leur sens à force de les répéter. La tolérance en fait partie.

On l’érige souvent en vertu suprême, sans toujours se demander les desseins qu’elle sert vraiment. Et tolérer tout, c’est parfois cautionner le pire. Sous couvert d’ouverture, certains dissimulent la lâcheté, l’indifférence ou la peur du conflit.

Churchill le rappelait : « La tolérance illimitée conduit à la disparition de la tolérance. » Si tout se vaut, alors plus rien ne tient ! D’où la nécessité de tracer une ligne claire entre ce que l’on accepte, sans naïveté, et ce que l’on refuse pour ne pas risquer de se dissoudre. Que ce soit en tant que société ou en tant que personne.

Rappelons que tolérer ne doit pas être synonyme de laisser faire et il faut discerner ce qui élève de ce qui détruit.

La vraie tolérance n’est pas molle ni tiède, elle est lucide, exigeante et ancrée dans le réel. Elle demande une boussole intérieure pour réussir à distinguer la compréhension de la complaisance, et la paix de la passivité.

Et c’est peut-être pour cela qu’elle est plus rare qu’on ne le pense, parce qu’elle suppose aussi de savoir où commence l’intolérable, et d’avoir la force d’y faire face.

Facebook
LinkedIn