LEADERSHIP : L’Esprit de la Pratique

Si l’on est d’accord sur cette belle idée que l’humanité est un « chantier en cours » (un « work in progress » comme l’a définie Eckhart Tolle), alors l’idée que nous sommes tous intrinsèquement perfectibles est naturelle. Mais alors pourquoi exigeons-nous tant de nous-mêmes comme des autres d’être parfait(s) ?

L’Homme, dans son incarnation terrestre, n’est pas conçu pour être parfait mais pour expérimenter, apprendre et découvrir, autrement dit Vivre ! Expérimenter ce que la Vie peut nous offrir de merveilleux et découvrir, peu à peu, notre essence profonde qui est d’ordre spirituel. L’idée de perfection n’est qu’une projection mentale (et même un biais mental) qui génère beaucoup de frustrations, du jugement et de la culpabilité. La nature elle-même n’est pas parfaite, et heureusement ! Tout est en mouvement donc en évolution permanente.

C’est par conséquent « en chemin » que nous sommes tous (le « DO » japonais, la « Voie »), en chemin vers la découverte de soi et des ressources qui existent en nous, qu’elles soient déjà partiellement révélées ou encore en sommeil. En outre, il est bon de rappeler que le fait de « devenir quelqu’un » n’égalera jamais, et de loin, le fait de « devenir soi », la nuance est de taille. « Devenir quelqu’un » est une glorification de l’ego quand « devenir soi » est une révélation libératrice. Le résultat d’une lente et profonde exploration intérieure qui nous confronte immanquablement à nos peurs et à nos résistances qu’il nous faut identifier, confronter puis surmonter…

Derrière cette quête, il y a l’Esprit de la Pratique ; c’est dans la pratique, en cherchant, en essayant, en s’exerçant, en s’adaptant, en faisant des erreurs et en les corrigeant qu’on apprend à « échouer mieux » comme le formulait très intelligemment Samuel Beckett ; échouer mieux pour avancer et se réaliser. Une voie qui exige de l’humilité, de l’audace et de la patience.

Voici 3 conseils pour s’imprégner de cet état d’esprit, le faire sien et en apprécier les effets :

  • Quoi que vous fassiez, faites-le d’abord en conscience pour éviter d’agir de façon mécanique ; c’est par la conscience vigilante que l’on progresse, en sachant « saisir l’instant » comme l’exprime si bien l’Académicien François Cheng ; être conscient, c’est être présent ici et maintenant, vivant, responsable, en mouvement ;
  • Ne vous focalisez pas sur les résultats à venir, ils seront ce qu’ils seront ; sachez profiter des résultats actuels et focalisez-vous surtout sur la pratique du moment, sur le processus en cours qui mène naturellement aux résultats suivants ; c’est dans la qualité et dans l’intensité de cet investissement du moment que se préparent les résultats à venir sans qu’il y ait besoin de trop s’en préoccuper ;
  • Mettez de l’énergie positive dans votre pratique, car en positivant, vous épurez, vous qualifiez, vous bonifiez tout ce que vous entreprenez ; vous sentez de mieux en mieux ce qui vous convient et ce qui ne vous convient pas, un tri s’opère naturellement et vous avancez sur l’essentiel.

A noter qu’une Pratique juste est faite d’exigence bienveillante, toujours et encore…  L’exigence se nourrit de bienveillance et vice-versa, vis-à-vis de soi comme vis-à-vis des autres comme on peut le vérifier dans l’exercice du management subtil.

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