L’anxiété positive, ou la tension juste

Avant de prendre la parole, je ne suis jamais complètement détendu.
Je le parais, parce que je me prépare, je respire, je connais mes repères.
Mais au fond, il reste toujours une tension. Plus que la peur de mal faire (même si elle peut parfois ressurgir), c’est plutôt la conscience aigüe qu’on attend quelque chose de moi, quelque chose qui compte et que dans le temps qui m’est imparti, il est important de répondre du mieux possible à cette attente. C’est un rendez-vous particulier qu’on ne veut pas manquer et qui n’offre pas la possibilité d’un retour en arrière.

Ce moment avant de commencer n’est pas confortable, mais il est nécessaire.
Il me rappelle que parler, ce n’est pas occuper un espace, c’est essayer d’apporter quelque chose qui fera la différence. Et que ce que je vais dire ne m’appartient plus vraiment dès lors que les mots ont été prononcés.

Alors oui, il y a cette forme d’anxiété, mais je la garde précieusement, parce qu’elle m’ancre. Elle me rappelle que rien n’est jamais acquis, qu’il faut rester attentif, présent, ajusté.
C’est la tension juste : celle qui nous maintient vivants et responsables.

Facebook
LinkedIn