Au coeur de l’esprit du Dojo, il y a le respect, la culture du Respect. Cette valeur centrale qui nourrit la pratique et structure les relations entre les différents acteurs, pratiquants et instructeurs, au sein du « Lieu où l’on étudie la Voie » (traduction littérale du terme « Dojo »).
Dans un dojo où l’on pratique les arts martiaux, par définition le danger peut survenir à tout moment et doit être encadré. La réalité du combat implique l’existence de règles de comportement claires. Des règles qui doivent être respectées en permanence et par tous, sans quoi :
- des blessures qui peuvent être graves finissent par se produire,
- le climat devient rapidement invivable : autrement dit, tout part en vrille !
En effet, ces règles de respect sont le garant de la sécurité d’une part, d’une ambiance propice à une pratique sereine et constructive d’autre part. Non seulement elles ne sont pas contraignantes, mais elles sont appréciées des pratiquants. Car les (bonnes) règles libèrent…
Dès l’entrée dans le dojo, le calme est de mise, le salut aussi. On y entre « en conscience ». En montant sur le tatami, nouveau salut, puis assise en position seiza (sur les talons), alignés face au professeur ; nouveau salut, toujours dans le calme ; et enfin le salut avec chaque partenaire de travail, lui signalant implicitement que l’on respectera son intégrité physique au cours de l’exercice ou du combat, aussi intense soit-il. Le message est clair : combattre de tout son cœur, de manière engagée, mais toujours avec le plus grand respect. Et cela change tout ! Ainsi, le respect ne doit jamais quitter les esprits, il entre dans la conscience et devient un automatisme.
DU DOJO A L’ENTREPRISE, IL N’Y A QU’UN PAS !
Les mêmes règles y sont transférables pour une pratique professionnelle sereine et efficace : le bon état d’esprit en arrivant, la propreté (du corps, des vêtements…), la ponctualité, la décence, le calme, le salut respectueux des personnes qui nous entourent et avec lesquelles nous interagissons au quotidien, créons des liens, le respect des lieux, du matériel, l’engagement sincère dans la pratique, etc.
Rappelons enfin que :
- Le respect est la condition préalable à toute réunion, communication, négociation ou cohabitation sereine (il est préférable de s’abstenir lorsque l’autre partie n’en a que faire !) ;
- Le respect commence par soi pour comprendre l’importance du respect de l’autre, et il ne devrait pas être conditionné à des circonstances extérieures ou particulières (pour s’en souvenir, la fameuse phrase de Gandhi : « Incarne le changement que tu veux voir dans le monde ») ;
- Le respect nous rappelle de traiter les autres comme on aimerait être traité (principe de réciprocité, selon la célèbre Règle d’or).
Au final, le respect est un concept universel, au-delà de toute croyance ou appartenance. Il rend la société devient plus fluide, plus harmonieuse et agréable à vivre, plus intelligente aussi ; il prévient les dérives individualistes et leurs excès. Et plus tôt il est enseigné, mieux se portent et se comportent les individus et les organisations humaines, très naturellement…