JE NE SAIS RIEN… Et c’est si bon !

« L’utilité de la tasse réside dans sa vacuité. » Bruce Lee

Et si nous fermions les yeux, le temps d’un instant, et répétions en notre for intérieur, aussi sincèrement que possible : « JE NE SAIS RIEN ». Essayons de prendre la mesure de ce que cela signifie et d’en ressentir les bienfaits en toute confiance.

« JE NE SAIS RIEN » nous permet, au moins provisoirement, de mettre de côté nos représentations des événements, du monde, de la vie en général. Mettre de côté les opinions, les croyances, les impressions, les obligations, les attentes qui, les unes après les autres, ne cessent de conditionner notre esprit jusqu’à l’épuisement. « JE NE SAIS RIEN » constitue ainsi un exercice d’hygiène mentale, de lâcher-prise, d’humilité, mais également un beau sujet de méditation. On ne peut remplir qu’une tasse vide, pour la vider à nouveau une fois remplie… Ainsi va la vie.

« JE NE SAIS RIEN » est une prise de conscience extrêmement puissante, source d’une grande libération mentale et d’un réalignement intérieur. Une manière de déjouer les pièges de notre ego qui tente, coûte que coûte, de nous faire croire tout ce qu’il peut dans un réflexe de survie identitaire. On ne peut pas lui en vouloir, il est dans son rôle ! Il est sain d’observer nos croyances avec de la distance, pour s’apercevoir qu’elles conceptualisent et déforment notre expérience de la réalité. Or LA réalité n’a pas besoin de se définir, elle est ce qu’elle est, tout simplement, et s’accommode mal des représentations.

« JE NE SAIS RIEN » libère l’esprit de tout jugement, ouvre les champs du possible, rend tout envisageable, met notre cerveau en disponibilité totale. C’est le credo des explorateurs authentiques qui, pour s’autoriser à découvrir, ne doivent pas penser qu’ils ont déjà tout trouvé. La croyance peut alors, au mieux, servir de marche à dépasser sur le chemin vers une perspective élargie.

« JE NE SAIS RIEN » est aussi une manière de poser les valises de la mémoire pour ne pas s’y enfermer ; la valise reste là, mais on ne la porte plus. Et force est de constater par ailleurs qu’on a beaucoup trop associé l’intelligence humaine à la capacité de mémorisation, c’est bien dommage… Un retour au présent, donc, pour s’actualiser constamment et cesser de s’infliger le poids d’un passé révolu qui souvent nous empêche d’avancer et de nous réinventer ; les dés ne sont jamais jetés pour toujours !

« JE NE SAIS RIEN » nous libère de ce besoin systématique de défendre l’histoire que nous nous racontons à nous-même, souvent avec beaucoup de conviction mais toujours avec subjectivité. Plus qu’en nous-mêmes, c’est en la vie que nous devrions peu à peu apprendre à faire confiance.

« JE NE SAIS RIEN », c’est reconnaître que nous sommes vivants et en chemin, ouverts et curieux, maintenant ainsi la jeunesse et la fraîcheur de notre esprit. En disant « JE NE SAIS RIEN », nous stimulons notre envie d’apprendre sans rester figés car c’est l’essence même de la vie que d’être en mouvement. Cet appétit d’apprendre, comme lorsque nous étions enfants, n’est-il pas le garant même de notre santé et de notre réalisation intérieure ?

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