L’énergie vitale de la transformation

« Il faut d’abord savoir ce que l’on veut. Quand on le sait, il faut avoir le courage de le dire. Quand on le dit, il faut avoir l’énergie de le faire », disait Georges Clemenceau, qu’on surnommait « Le Tigre ».

L’art de la transformation ne peut en effet se réaliser qu’à la condition de mettre en mouvement l’énergie adéquate qui rendra la chose possible.

Doit-on parler d’énergie ou d’énergies, et de quelles énergies s’agit-il précisément ? Comment optimiser son énergie vitale et en tirer le meilleur profit ? Voici quelques pistes de réflexion sur un sujet qui nous concerne tous.

Les vertus du tatami

C’est sans doute la pratique des arts martiaux, et plus spécifiquement de l’Aïkido, qui m’a le plus rendu attentif à l’importance de savoir optimiser son énergie vitale et de l’utiliser habilement. Dans cette pratique qui fait appel aux effets de levier, tout repose notamment sur la capacité à bien gérer nos points d’appui, les axes, l’attention et l’intention, le focus, le mouvement juste, la relation, le rythme mais aussi la disponibilité. Tout un programme d’efficience dans lequel on se redécouvre sans cesse…

En effet, dépenser beaucoup d’énergie est rarement un indicateur suffisant de performance et peut même s’avérer contre-performant en raison du risque d’usure. C’est le « pour quoi » et le « comment » on l’utilise qui importent d’abord et moins on aura besoin d’en dépenser pour atteindre le résultat escompté, plus on développera sa capacité à récupérer vite et bien et à employer notre énergie à d’autres activités. La performance devient alors plus aisée, plus naturelle aussi. Il y a un juste rapport à trouver entre quantité, qualité et rendement de l’énergie à trouver. Pas si simple…

Agir sur les différents niveaux d’énergie vitale

Nous avons 4 niveaux d’énergie que nous devons apprendre à gérer conjointement pour tirer le meilleur profit de nous-même : l’énergie du corps, du cœur, du mental, et de l’esprit. Cela fait référence à ce que nous sommes, à ce que nous faisons et à comment nous le faisons.

Tous ces niveaux sont spécifiques mais interdépendants, dans le sens où, par exemple, une grosse colère (énergie du cœur) a un impact réel sur notre physiologie (énergie du corps), ou encore une fatigue physique (énergie du corps) rend la vigilance, la réflexion ou encore la décision (énergie mentale) plus compliquées. On constate également à quel point une action qui a du sens pour nous (énergie de l’esprit) nous rend plus dynamique et engagé à tous niveaux (voir ci-dessous).

C’est la vie qui nous rappelle constamment que nous avons à apprendre sur ces différents plans, et il suffit d’en négliger un pour que les conséquences, plus ou moins fortes, rapides et directes, se fassent sentir.

C’est dès notre plus jeune âge que nous devrions être sensibilisés à cette question essentielle, en famille comme à l’école ; cela sera peut-être le cas dans le futur, souhaitons-le, comme on peut déjà l’observer dans certains systèmes éducatifs ici ou là à travers le monde.

Nous sommes tous constitués de ces différentes facettes de la même énergie vitale qui se traduit en vibration. Charge à nous donc de chercher à nous optimiser en agissant sur les bons leviers, non pas l’un après l’autre, mais tous ensemble, dans une recherche d’hygiène de vie globale empreinte d’équilibre, source de bien-être et de performance. C’est affaire de choix personnels qui nous permettent d’exercer notre responsabilité et donc notre liberté.

L’énergie de la NOUVEAUTE

Dan Millman, ancien champion du monde de trampoline et auteur du best-seller « Le Guerrier pacifique », écrivait que « Le secret du changement consiste à concentrer son énergie pour créer du nouveau, et non pas pour se battre contre l’ancien ».

En effet, prendre conscience que nous avons constamment la possibilité de nous recréer est porteur de changement positif et générateur d’enthousiasme. Il est clair que la réflexion qui accompagne cette prise de conscience nous confronte à notre résistance plus ou moins forte au changement. La nouveauté contient son lot de peurs, c’est une de ses caractéristiques et cela explique pourquoi nous ne pouvons progresser qu’en nous confrontant à ces peurs qui ont pour vocation d’être dépassées, lorsque nous y sommes prêts. La recherche de nouveauté est vertueuse par l’opportunité qu’elle nous donne de remettre les choses en perspective, de les éclairer différemment, ouvrant ainsi notre esprit à de nouvelles possibilités.

L’énergie du SENS

Rien ne donne plus d’énergie que le sens ! A contrario, rien n’en donne moins que le manque de sens… Un vrai vélo sans pédalier !

Le sens est par excellence le moteur et le carburant de l’action, il s’autoalimente jour après jour, il incrémente, capitalise, produit des effets additionnels qui bénéficient non seulement à l’acteur mais à tous ceux à qui il voue ses efforts au quotidien. Le sens est typiquement relié à l’énergie de l’esprit et possède une puissance de transformation phénoménale !

Prendre du temps pour réfléchir au sens que l’on souhaite donner à son action, individuelle et collective, est donc l’un des meilleurs placements que l’on puisse faire dans sa vie personnelle, professionnelle et dans son entreprise !

L’énergie de l’AUTONOMIE et de la MOTIVATION

La motivation est directement reliée à la satisfaction de nos besoins psychologiques, au premier rang desquels l’autonomie. Cette dernière a deux composantes, la première liée à notre perception de liberté, de contrôle de notre vie, de nos choix, au sentiment de disposer d’une marge de manœuvre pour agir, la seconde étant liée à la conformité à nos valeurs, au fait d’être soi-même, d’être vrai, authentique.

Pour être capable de se transformer, d’aller vers du mieux, il importe de savoir, aussi objectivement que possible, où l’on se situe, d’où l’on part, sans se mentir à soi-même, et de développer le sentiment profond que non seulement on est en capacité de faire évoluer la situation présente, d’obtenir des résultats motivants, mais également que cela va nous procurer un réel plaisir. La motivation qu’on en tire est alors intrinsèque, non conditionnée à des éléments externes auxquels on voudrait satisfaire, et elle devient génératrice d’énergie pour agir.

On ne peut forcer personne à être motivé, la motivation, la vraie, est quelque chose d’intime qui résulte d’un alignement entre qui l’on est, ce que l’on souhaite obtenir ou réaliser et ce qu’on est prêt à faire pour y parvenir. Tout manager ne gagnerait-il pas à s’y pencher sérieusement afin de créer les conditions idoines lui permettant d’inspirer ses équipes, de stimuler leur envie et d’optimiser ainsi leur réussite ? Son énergie habilement employée de garant du cap et des équilibres en jeu doit ainsi lui permettre de faire en sorte que chacun exprime le meilleur de sa propre énergie et de son leadership. C’est, me semble-t-il, tout l’art et l’essence du management subtil !

Facebook
LinkedIn