La culture du challenge

« La véritable grandeur d’un homme ne se mesure pas à des moments où il est à son aise, mais lorsqu’il traverse une période de controverses et de défis. »

Cette fameuse citation de Martin Luther King nous rappelle que c’est dans le mouvement, hors de notre zone de confort, que nous pouvons exprimer notre plus grande valeur en tant qu’êtres humains. Cela se conçoit aisément dans le sens où la facilité est rarement un terrain propice au dépassement de soi…

Qu’on le veuille ou non, nous sommes challengés depuis notre enfance. Que de batailles pour le nouveau-né qui doit tellement apprendre et endurer dès les premiers mois pour s’adapter à ce monde plein de surprises !

Celui qui voudrait vous faire croire que tout est simple pour lui vous ment, se ment à lui-même ou fait tout simplement tout ce qu’il peut pour éviter de se mettre en danger.

La vie est en elle-même un challenge, et heureusement ! Nous sommes conçus pour repousser nos limites. Pas pour les renforcer, car ne pas progresser signifie en réalité régresser.

« Celui qui renonce à devenir meilleur cesse déjà d’être bon. »

Notre physiologie et notre esprit sont de véritables armes de guerre qui, si nous ne les employons pas ou insuffisamment, finissent par s’éroder.

Voici donc quelques réflexions pour nous entraîner à entretenir la culture du challenge.

Croire fermement en notre capacité de transformation

Pour avancer, il faut croire en soi. Se sentir en capacité d’avoir un impact sur les choses, sur les situations, sur les autres. Sans confiance, nous manquons de force, l’énergie de la transformation nous fait défaut.

Commençons donc par nous représenter avec précision le résultat que l’on désire obtenir, sans trop nous demander s’il est atteignable ou raisonnable car voici le premier piège : ne pas se lancer car nous nous fixons dès le départ les limites qui nous arrêteront en cours de chemin. L’inconscient fait alors un incroyable travail de sape…

L’histoire de l’humanité nous prouve sans cesse que ce qui semblait impossible peut devenir un jour possible, à condition d’y croire vraiment. C’est vrai dans tous les domaines : la science, le sport, le business, la conquête de l’espace… Les limites, quant à elles, s’imposeront à nous bien assez tôt !

L’esprit humain a une aptitude phénoménale à imaginer, à créer. Il est un outil extraordinaire, mais nous devons apprendre à nous en servir correctement pour en exploiter tout le potentiel. L’employer avec intelligence, ambition mais aussi avec conscience et éthique. Tous les challenges ne sont pas bons à relever, il nous faut du discernement, une qualité qui manque parfois à certains esprits brillants mais manquant de sagesse…

Stimuler la partie audacieuse de notre Être

Osons donc nous défier, nous réinventer, mettre du « jus » dans notre existence !

Il existe en chacun de nous une sorte de « balance interne » (cf. « L’Equilibriste ») qui nous amène à cerner intuitivement les deux extrêmes auxquels nous sommes constamment confrontés : entre prudence excessive et mise en danger de soi.

A chacun sa balance interne à challenger. Il y a pour chacun un équilibre à trouver, en fonction de notre nature et de nos objectifs propres. Ceci étant dit, nous sommes chacun le héros de notre vie et favoriser l’audace nous renforce, y compris sur le plan immunitaire. Toute une alchimie se produit lorsque nous nous décidons à relever un défi qui va mobiliser notre énergie et nous obliger à aller un peu (voire beaucoup) plus loin que ce que nous faisons habituellement sans effort particulier. 

L’audace engendre l’audace. Elle est une spirale positive à condition de savoir s’y prendre car elle peut aussi avoir ses revers. Il faut savoir se respecter, ne pas forcer bêtement, suivre les étapes pour ne pas risquer le retour de bâton. L’audace peut en effet nous faire tomber de haut lorsqu’on échoue. Cependant, le simple fait de privilégier l’audace au statu quo ou au conformisme est en soi un accomplissement, donc pas un échec. 

L’échec se situe davantage dans l’impréparation : des objectifs mal définis, une mauvaise condition physique, mentale, une mauvaise gestion du timing, du rythme, des conditions techniques ou matérielles inadaptées, etc. Tout projet exige réflexion, anticipation, préparation avant de passer à la phase d’exécution. Il importe donc de pratiquer ce qu’on peut appeler « l’audace intelligente » et savoir faire équipe avec soi-même d’abord pour mettre toutes les chances de notre côté !

Les dangers de la course effrénée au bien-être

Un autre piège très présent dans nos sociétés actuelles, notamment en occident, est celui de la course effrénée au bien-être. Une course individualiste qui nous fait privilégier ce sentiment de satisfaction personnelle qui finit par l’emporter sur notre capacité à faire preuve de courage, d’abnégation, voire de renoncement qui peut s’avérer nécessaire.

Alexandre Soljénitsyne le décrit fort bien dans son livre « Le déclin du courage » que j’ai eu le plaisir de lire cet été et qui reprend son remarquable et très visionnaire discours de 1978 devant des étudiants de Harvard. Pour ceux que cela intéresse, le livre se lit d’un trait et en voici par ailleurs une retranscription théâtralisée par l’ancien ministre Hervé Mariton : https://www.youtube.com/watch?v=HFH-3QMRRZ0 

Le bien-être est, évidemment, une chose parfaitement légitime et saine à désirer. Affirmer le contraire tiendrait d’une forme de masochisme ! Toutefois, lorsqu’il devient la quête unique et ultime, cela finit par nous ramollir, par nous fragiliser car le bien-être contient en lui-même son propre empoisonnement : l’incapacité de s’en passer. Nous devons donc être vigilants si nous voulons vivre dans le bien-être. Il y a, là comme ailleurs, un juste équilibre à trouver. Une manière d’exercer notre vigilance est d’entraîner notre courage qui constitue, sans doute, un excellent moyen de se sentir profondément bien car plus vivants et plus forts. Prêts à vivre la vie avec tout ce qu’elle englobe !

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