Incertitude : trouver le leader en soi

Nous vivons des temps incertains, c’est ce que l’on entend un peu partout et tout le temps. Pour ma part, je ne pense pas qu’il y ait de « temps certains »… D’ailleurs, qu’est-ce qui pourrait bien faire qu’ils le soient ?

L’incertitude est une donnée de l’existence et elle n’est pas en soi un problème, juste une donnée. Ce qui en revanche est un problème, c’est d’être incapable de l’accepter et de l’intégrer dans sa vie.

Apprendre à vivre sereinement dans l’incertitude nécessite de l’entraînement. Et plus la pression du quotidien augmente, plus l’entraînement doit être intense et régulier.

Cette aptitude est une caractéristique essentielle du leadership, que personne ne peut développer à notre place. On devient progressivement leader en ayant d’abord conscience qu’on peut le devenir. En ayant l’envie et la volonté d’être meilleur demain qu’aujourd’hui. Et en s’en donnant les moyens dans la durée, individuellement et collectivement.

Être un leader commence et commencera toujours par être leader de SOI. Alors quelles ressources nous faut-il développer pour acquérir cette force intérieure de transformation ?

1. CROIRE EN SOI

On ne le répétera jamais assez, pour réussir, la chance suffit rarement. Un point de départ que l’on retrouve chez la plupart des grands leaders est l’ESTIME DE SOI. Il est crucial de s’aimer, de se respecter et de savoir ce que l’on vaut pour nourrir ce que l’on fait et ce que l’on partage autour de soi. Qui pourrait croire en vous et en vos actions si vous-même, vous n’y croyez pas ?

C’est précisément cette force intérieure qui donne de la puissance à nos paroles, à nos actes, à nos projets. C’est aussi pour cette raison qu’un leader qui veut soutenir son équipe doit faire en sorte que chaque collaborateur s’approprie les projets auxquels il participe pour s’investir avec toute l’ardeur possible. La différence est nette lorsqu’on met tout ce que l’on est dans ce que l’on fait. En effet, l’engagement n’est jamais aussi fort que lorsqu’on se sent pleinement responsable de ses choix et de ses résultats. C’est uniquement sur ce socle que l’on peut bâtir la confiance. En soi, en l’équipe, dans le projet.

Croire en soi est également indispensable pour garder le moral dans les périodes d’adversité qui ne manquent jamais d’arriver. Les problèmes jalonnent l’existence mais ont moins de poids sur nous si nous savons entretenir notre flamme intérieure.

2. ÊTRE UN CONTRIBUTEUR POSITIF

Chaque être humain a besoin de se sentir utile. Viscéralement. Avoir le sentiment d’être inutile, de ne compter pour rien ni personne conduit généralement à la dépression. L’une des pires peurs que l’on puisse ressentir, au-delà même de celle de la mort, est celle de n’être rien, comme le décrit fort bien l’écrivain Eric-Emmanuel Schmitt dans son livre « Ulysse from Bagdad ».

Fort de ce constat, la question est de savoir comment se rendre utile. A qui ? A quoi ? Chacun devra trouver sa propre réponse, sans se mentir. Pour être un contributeur heureux, il faut être vrai, savoir faire preuve d’empathie et se challenger.

Nous sommes tous conçus pour contribuer à quelque chose de positif, d’une manière ou d’une autre. Évident pour certains, ce « quelque chose » peut être beaucoup plus difficile à identifier pour d’autres. Mais le chemin en vaut toujours la peine. Et tant qu’on n’a pas identifié ce qui nous anime, la question ne cesse de nous revenir. On ne peut pas y échapper.

Qui pourrait nier que le bonheur ultime se trouve dans le bien que l’on procure aux autres ? On leur prouve qu’on les aime au travers de ce que l’on fait pour eux. Les aider à aller un peu mieux dans un quotidien pas toujours simple à vivre et à gagner en confiance est précieux. Et chaque petite chose compte. Une parole positive. Un sourire. Une écoute. Un coup de main…

Reconnaître en retour que les autres comptent pour nous et le leur témoigner a également beaucoup de valeur. Une façon élégante de souligner leur contribution, les incitant à continuer dans cette voie.

3. DES VALEURS FORTES, UNE VISION ET UN PLAN

Pour savoir où l’on va, il faut savoir d’où l’on vient et surtout qui l’on est. Et ce qui fait de nous ce que nous sommes, ce sont les VALEURS qui nous animent. D’où l’importance de les identifier. Elles sont à l’origine de nos comportements et à chaque fois qu’on s’en éloigne, on perd en cohérence, en force et en influence.

Un leader doit se connaître et mais il doit aussi savoir où il veut aller. Pour conduire notre vie et participer au développement de l’organisation à laquelle on appartient, il est capital d’avoir une VISION CLAIRE de ce que l’on souhaite accomplir. Une vision lucide mais ambitieuse, basée sur un rêve qui nous agite de l’intérieur, dans un mélange d’excitation et de saine appréhension. On ne mobilise personne avec une demi-vision, un demi-rêve, une demi-ambition ! Il faut voir grand pour soi et pour les autres si l’on espère bousculer la routine et transcender la réalité. C’est à cette condition et hors de notre zone de confort que les opportunités l’emportent sur les menaces.

Puis vient le PLAN qui va structurer la mise en œuvre de ce beau projet. Il doit être pensé dans sa globalité et permettre l’action optimale de chacun responsabilisé dans son rôle. Le plan sera d’autant plus efficace qu’il associera le meilleur de la puissance collective et individuelle, indissociablement liées. Pour cela, chacun doit être à sa juste place pour exercer son juste rôle, apportant ainsi sa juste contribution. Les meilleures équipes sportives ne le savent que trop bien, même si au final, les choses se passent rarement comme on l’a prévu…

Et à chaque étape du déroulement du plan, on devra s’assurer que l’on est bien en phase avec les valeurs et avec la vision pour, le cas échéant, corriger le tir. Dans une boucle vertueuse qui non seulement libère les énergies, mais augmente également notre capacité à gérer efficacement l’incertitude qui, quoi qu’on y fasse, continuera à faire partie du paysage.

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